Dans de nombreux pays européens, les agriculteurs sont descendus dans la rue en bloquant les routes avec leurs tracteurs pour protester contre une série de politiques nationales et de l’Union européenne. Parmi leurs revendications figurent les politiques récemment introduites en matière d’action climatique et de protection de l’environnement. Les États réagissent aux manifestations des agriculteurs, dont certaines comportent un élément d’extrême droite, avec beaucoup plus d’indulgence qu’aux manifestations en faveur du climat qui provoquent des perturbations similaires. La société civile demande aux gouvernements de reconnaître le droit à manifester de manière égale et de s’attaquer au problème sous-jacent mis en évidence, à savoir la nécessité d’une transition climatique juste dans laquelle les coûts du changement ne sont pas supportés par ceux qui ont le moins de ressources.

Cette scène est devenue courante dans de nombreuses capitales européennes, où des agriculteurs utilisent leurs tracteurs pour bloquer les routes en signe de protestation. La Belgique, la République tchèque, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Pologne sont parmi les pays où de telles manifestations ont eu lieu cette année et l’année dernière.

Un éventail de plaintes

Les griefs des agriculteurs mobilisés sont multiformes. Ils se plaignent des coûts élevés, notamment du carburant diesel largement utilisé dans l’agriculture qui était auparavant subventionné par les gouvernements, ainsi que des coûts de transport et des engrais agricoles. Ils affirment qu’il est de plus en plus difficile de vivre de l’agriculture, les bénéfices diminuant en raison des prix élevés. Ils s’opposent aux lois et réglementations nationales et de l’Union européenne (UE) qu’ils considèrent excessives, notamment en matière de climat et d’environnement.

Ils accusent également l’afflux de produits alimentaires en provenance de l’extérieur de l’UE, notamment les céréales ukrainiennes, de plomber leurs prix, étant donné que l’UE a temporairement levé les restrictions sur les céréales et autres produits ukrainiens après l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en 2022. En réponse, les agriculteurs polonais protestent en déversant des céréales sur les rues. De plus, les agriculteurs craignent à présent les conséquences potentielles d’un accord que l’UE négocie avec le Mercosur, le bloc de libre-échange d’Amérique du Sud.

Dans de nombreux cas les manifestations ont été déclenchées par des politiques nationales. En France, les plus récentes ont été la conséquence d’un plan gouvernemental visant à réduire les avantages fiscaux sur le diesel. Une proposition similaire a donné lieu à des manifestations en Allemagne.

Ces manifestations ont eu un impact : le gouvernement français a mis sur pause un plan visant à réduire l’utilisation des pesticides et a abandonné ses modifications fiscales, tandis que l’administration allemande les a assouplies, s’engageant à procéder à des réductions graduelles plutôt qu’en une seule fois. De même il y a un mois, l’Union européenne a édulcoré son projet de loi sur la restauration de la nature, qui prévoit de restaurer 20 % des zones terrestres et maritimes dégradées d’ici à 2030, à la suite de manifestations à Bruxelles et de pressions exercées par les partis de droite. La loi pourrait ne pas être adoptée, car plusieurs États ont retiré leur soutien. Récemment, l’UE a également proposé de plafonner certaines importations ukrainiennes. Cependant, ces concessions n’ont pas dissipé le mécontentement.

Or, la société civile est partagée : le défi réside dans le fait que plusieurs des mesures opposées par les agriculteurs ont été introduites pour tenter d’atteindre des objectifs climatiques et environnementaux. De nombreux gouvernements se sont engagées à réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serre à une date donnée, et certains ont été contraints de faire preuve de plus d’ambition à la suite de procès intentés par des groupes d’action en faveur du climat.

L’une des plus grandes manifestations d’agriculteurs ces dernières années a eu lieu aux Pays-Bas, en réponse à des mesures de réduction des émissions d’azote. Or, ces mesures avaient été introduites par le gouvernement à la suite d’un procès intenté par la société civile, lors duquel les Pays-Bas avaient été considérés infracteurs des législations européennes de l’environnement. Dans cette superpuissance agricole, la tentative du gouvernement de payer les agriculteurs pour qu’ils réduisent le nombre de têtes de bétail ou qu’ils ferment des exploitations s’est révélée extrêmement conflictuelle. Ils ont répondu en protestant par milliers, bloquant les routes avec des tracteurs et répandant des déchets et du foin.

Une transition juste et un système alimentaire défaillant

La question à l’origine des récentes manifestations en France et en Allemagne, à savoir les subventions aux combustibles fossiles, fait indubitablement partie du problème climatique. En maintenant les prix des combustibles à un niveau artificiellement bas, les subventions contribuent à perpétuer l’industrie mortelle du pétrole et du gaz et à ralentir la transition vers l’utilisation des énergies renouvelables. Leur ampleur est considérable : le Fonds monétaire international estime que les subventions annuelles aux combustibles fossiles s’élèvent à environ 7.000 milliards de dollars, soit plus de 7% du PIB mondial.

Mais chaque fois que les gouvernements tentent de réduire les subventions, cela revient à imposer des coûts plus élevés à ceux qui sont déjà en difficulté, et les manifestations s’ensuivent. Au Nigeria, le nouveau président Bola Tinubu a annoncé une suppression brutale des subventions à l’essence peu après son entrée en fonction à la suite des élections de février 2023. Cela a provoqué des grèves. En 2022, le gouvernement indonésien a dû faire face à une vague de manifestations en raison de sa réduction des subventions. Au Kazakhstan, des milliers de personnes sont descendues dans la rue au début de l’année pour protester contre l’arrêt soudain des subventions aux carburants, un événement rare dans cet État autoritaire, qui a contraint le gouvernement à revenir rapidement sur sa politique.

Le même problème se pose pour d’autres mesures climatiques et environnementales, y compris celles qui concernent l’agriculture. Les États procèdent à des changements, souvent en référence au changement climatique, mais ils ne prévoient pas de filets de sécurité et n’offrent pas de solutions de remplacement. Ils frappent alors plus durement les personnes ayant le moins de ressources.

La société civile prône l’action en faveur du climat, mais elle appelle à une transition climatique juste. Cela signifie que plutôt que de passer à des solutions politiques technocratiques qui reproduisent les schémas existants d’injustice et d’inégalité, il faut orchestrer une transition vers une économie équitable et inclusive et soutenir les personnes tout au long du changement. Le retrait des subventions et autres réformes doivent s’accompagner d’alternatives qui ne pénalisent pas les individus.

De nombreux petits agriculteurs européens ont en effet du mal à joindre les deux bouts, écrasés par des coûts élevés qu’ils ne sont pas entièrement en mesure de faire répercuter sur leurs clients. Ils se retrouvent incapables de concourir avec les géants de l’agro-industrie et contraints par les grandes chaînes de supermarchés à maintenir des prix peu élevés. Ils ressentent également les effets du changement climatique, qui rend plus probables les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les sécheresses et les vagues de chaleur. Ils constatent que le secteur est en déclin et que peu de jeunes envisagent de se lancer dans l’agriculture.

Des voix en première ligne

Karin Van Boxtel est codirectrice par intérim de BOTH ENDS, une organisation néerlandaise de la société civile qui travaille avec des groupes environnementaux dans des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine en vue d’un monde durable, équitable et inclusif.

 

Il est essentiel de reconnaître la diversité qu’il y a au sein de la communauté des agriculteurs. Certains sont des pionniers et des champions du développement durable, tandis que d’autres aspirent à l’être mais se heurtent à des obstacles systémiques, tels que le manque d’accès au financement et aux terres, les défis posés par le système commercial et la concurrence des importations. Enfin, il existe un groupe plus restreint d’agriculteurs qui résiste tout simplement au changement, mais dont l’influence est considérable. Nous devrions nous concentrer sur le soutien des deux premiers groupes, en aidant les pionniers à maintenir leur statut et en facilitant la transition pour ceux qui aspirent à le devenir.

En raison d’une mauvaise orientation des finances et de règles commerciales inappropriées, le système actuel ne récompense pas les bonnes pratiques et n’offre aucune sécurité à long terme.

Les manifestations des agriculteurs révèlent donc un problème systémique. Les agriculteurs se battent contre un système qui n’offre pas les bonnes incitations et qui ne récompense pas les pionniers en matière de durabilité. Ils estiment également qu’ils ne reçoivent pas la reconnaissance qu’ils méritent.

Les gouvernements adoptent des mesures bénéfiques pour le climat, mais en oubliant d’inclure les populations. Les agriculteurs subissent donc les conséquences négatives. Il n’est pas suffisant d’élaborer une transition climatique : tant la transition énergétique comme la transition alimentaire doivent être justes.

Lors de l’élaboration des mesures climatiques, il est essentiel d’écouter et de prendre en considération les besoins des agriculteurs pionniers et des futurs agriculteurs pionniers. Cela diffère significativement de l’approche tendant à accorder la priorité aux intérêts des géants de l’agriculture, tels que les fabricants producteurs du secteur alimentation animale ou les entreprises spécialisées dans la commercialisation des produits agricoles.

L’extrême droite capitalise sur le sentiment d’injustice que certains agriculteurs ressentent à l’égard des mesures climatiques actuelles. Elle exploite également les lacunes des solutions proposées par la société civile, les penseurs de la transition et les agriculteurs pionniers du monde entier.

Nous sommes conscients que de nombreuses mesures climatiques ont des effets injustes. Le défi réside dans la nécessité de diriger les fonds destinés à la transition climatique vers les agriculteurs, en particulier les pionniers, plutôt que vers les entreprises qui ont largement contribué aux problèmes que ces mesures cherchent à résoudre.

Un aspect central de l’attrait de l’extrême droite réside dans sa capacité à offrir de faux espoirs à ceux qui sont réticents à la transition et qui rejettent tout changement. Elle avance des solutions simplistes qui n’abordent pas le problème à sa source et ne constituent donc pas de véritables solutions.

La société civile estime qu’une véritable solution nécessite un changement de pouvoir, une transformation systémique des systèmes commerciaux et financiers. Cette conviction rassemble les organisations d’agriculteurs qui protestent actuellement en Europe et dans le monde entier. Notamment, malgré des divergences apparentes, Extinction Rebellion a soutenu les manifestations des agriculteurs aux Pays-Bas. Cette convergence découle de la reconnaissance mutuelle de la nécessité d’un changement de pouvoir structurel.

 

Ceci est un extrait édité de notre conversation avec Karin. Lisez l’intégralité de l’entretien (en anglais) ici.

Outre les effets des politiques climatiques et environnementales, les manifestations des agriculteurs remettent en question la question connexe et épineuse de la politique alimentaire. La société civile critique depuis longtemps la politique agricole commune (PAC) de l’UE, un programme d’environ 60 milliards de dollars par an destiné à soutenir financièrement les agriculteurs. Les critiques soulignent notamment son encouragement à la surproduction, son favoritisme envers les plus gros agriculteurs qui reçoivent une part disproportionnée des fonds, ainsi que ses conséquences néfastes sur l’environnement en favorisant l’utilisation de pesticides au détriment de pratiques durables. De nombreux agriculteurs la perçoivent également comme excessivement bureaucratique, descendante et intrusive.

Les pays du Sud considèrent la PAC comme une barrière commerciale qui entrave leurs exportations vers l’UE. Cependant, lorsque l’UE conclut des accords visant à accroître les exportations des pays du Sud, comme c’est le cas actuellement avec le Mercosur, les agriculteurs européens se plaignent à leur tour de leur incapacité à être compétitifs.

Les changements récents n’ont pas suscité que des éloges. En 2020, l’UE a mis en place un « Green Deal » européen visant à atteindre le statut « net zéro » d’ici 2050. Ce pacte incluait la stratégie « De la ferme à la table », visant à rendre l’agriculture moins nocive pour l’environnement et à encourager des habitudes alimentaires plus saines. Cependant, peu de progrès ont été réalisés sur ce front. L’année suivante, après plus de trois ans de négociations entre les États, l’UE a modifié la PAC afin de mettre davantage l’accent sur le développement rural. Les groupes de défense de l’environnement ont dénoncé une occasion manquée et accusé l’UE d’écoblanchiment. En effet, les changements apportés n’ont pas permis de progresser en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, tandis que de nombreux agriculteurs ont estimé qu’ils alourdissaient leurs charges.

Du point de vue de l’agriculture et du climat, le système alimentaire mondial ne fonctionne manifestement pas. La planète connaît simultanément des crises de faim et d’obésité. Les aliments ultra-transformés sont liés à de nombreux problèmes de santé. L’agriculture, la sylviculture et d’autres formes d’utilisation des sols sont responsables de près d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les kilomètres alimentaires, à savoir la distance entre la ferme et l’assiette, y contribuent également de manière significative et disproportionnée en raison des importations de denrées alimentaires par les pays du nord de la planète. Il s’agit d’un problème mondial qui nécessite une solution mondiale, mais celle-ci n’est pas proposée. Au lieu de cela, des approches nationales et régionales beaucoup plus étroites sont poursuivies, qui sont globalement incohérentes.

L’extrême droite rejoint le mouvement

Les forces politiques rendent les solutions globales moins probables. Les partis populistes et nationalistes de droite – tels que le Rassemblement national en France et l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) en Allemagne – tentent de s’approprier les manifestations d’agriculteurs pour en tirer un avantage politique. Des groupes d’extrême droite auraient pris part à des manifestations en Allemagne et en Pologne.

Aux Pays-Bas, un nouveau parti populiste de droite a émergé, se positionnant comme le représentant politique des agriculteurs contestataires et remportant la première place aux élections provinciales de mars 2023. Il s’est avéré être le plus fervent partisan d’une tentative infructueuse de porter au pouvoir le politicien populiste d’extrême droite Geert Wilders à l’issue des élections nationales de décembre 2023.

Les partis d’extrême droite, s’opposant systématiquement à l’action climatique, gagnent du terrain dans les sondages à travers l’Europe. Ils espèrent réaliser des avancées significatives lors des élections européennes de juin, ce qui ne fera qu’affaiblir les chances d’une réforme visant à lutter contre la crise climatique et à réformer le système alimentaire.

Des voix en première ligne

Jakob Guhl est directeur principal de la politique et de la recherche à l’Institut pour le dialogue stratégique (Allemagne), une organisation qui œuvre à la sauvegarde des droits humains et à l’inversion de la marée montante de la polarisation, de l’extrémisme et de la désinformation dans le monde entier.

 

Lors de sa création en 2013, l’AfD avait pour principal objectif de s’opposer aux politiques de l’UE et de l’Allemagne en réponse à la crise financière. Il est né comme un parti anti-UE et anti-Euro qui a plaidé contre l’octroi d’un soutien financier à la Grèce et à d’autres pays particulièrement touchés par la crise, ainsi que contre le mécanisme de la dette collective de l’UE.

À partir de 2015, avec le début de la soi-disant crise migratoire, l’AfD s’est orientée vers un discours anti-réfugiés et anti-musulmans, dépeignant l’islam et les musulmans comme étrangers à l’Allemagne. Les politiques de l’AfD ont ouvertement coopéré avec le mouvement politique paneuropéen d’extrême droite anti-islam Pegida (Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident). Des membres de l’AfD interviennent fréquemment en tant qu’orateurs lors de leurs manifestations.

Lors des manifestations de masse contre les mesures visant à freiner la propagation du COVID-19, l’AfD faisait partie d’une large coalition promouvant le déni du COVID-19 et les récits anti-confinement. Cette coalition comprenait notamment des groupes de la « nouvelle droite », des négationnistes et des théoriciens du complot.

Récemment, l’AfD et d’autres groupes d’extrême droite ont tenté de détourner et d’instrumentaliser les manifestations des agriculteurs contre la réduction des subventions, y voyant une opportunité de saper le gouvernement. Bien que des symboles d’extrême droite et des orateurs de l’AfD aient été présents dans ces manifestations, les associations officielles d’agriculteurs ont clairement pris leurs distances avec l’extrême droite. Il est important de ne pas stigmatiser le mouvement des agriculteurs dans son ensemble comme étant infiltré par l’extrême droite, car ils ont des préoccupations tout à fait légitimes concernant les réductions des subventions agricoles, tout en étant vigilants aux tentatives de l’extrême droite de détourner ces manifestations.

 

Voici un extrait de notre conversation avec Jakob. Lisez l’intégralité de l’entretien (en anglais) ici.

Les partis et groupes d’extrême droite ne représentent en aucun cas l’ensemble des agriculteurs, qui ont des affiliations politiques variées couvrant l’ensemble de l’échiquier politique. Cependant, ces voix extrémistes sont souvent les plus audibles et elles détournent l’attention du débat raisonné dont on a besoin.

Un autre point de vue crucial mérite d’être entendu. L’Europe abrite des mouvements climatiques de masse dynamiques qui appellent les gouvernements et les entreprises à réduire d’urgence les émissions de gaz à effet de serre, à abandonner l’utilisation des combustibles fossiles et à garantir une transition juste.

Cependant, une tendance inquiétante émerge : les manifestations en faveur du climat sont traitées différemment de celles organisées par les agriculteurs. Les États européens qui respectaient traditionnellement les droits des citoyens à manifester et à exprimer leur désaccord répriment de plus en plus le mouvement climatique, notamment en adoptant des lois anti-manifestation, en criminalisant les militants et en les vilipendant. Ces mesures sont souvent prises en représailles à des tactiques telles que les barrages routiers et d’autres formes d’action directe non violente utilisées par les manifestants pour souligner l’urgence d’agir.

Le mouvement climatique constate que lorsque les agriculteurs utilisent des tactiques similaires de perturbation non violente, ils ne sont pas soumis au même niveau de répression. Aux Pays-Bas, la police a arrêté des milliers de personnes pour avoir bloqué les routes lors d’une manifestation exigeant au gouvernement qu’il tienne son engagement de mettre fin aux subventions accordées aux combustibles fossiles. En revanche, les agriculteurs bloquant les routes avec leurs tracteurs n’ont pas été arrêtés en aussi grand nombre. Au Royaume-Uni, le même parti au pouvoir qui a adopté une série de lois ciblant les manifestations en faveur du climat a récemment soutenu un barrage routier dressé par des agriculteurs au Pays de Galles, où il ne contrôle pas le gouvernement décentralisé.

Les agriculteurs ont le droit de protester. Mais les droits ne doivent pas être appliqués de manière sélective : les droits de manifestation de tous doivent être respectés.

Pour l’avenir, il est impératif de trouver un terrain d’entente entre le mouvement climatique et les agriculteurs, en particulier les petits exploitants déjà préoccupés par la durabilité, tant en Europe comme dans le monde entier. En Italie, les agriculteurs ont récemment manifesté pour réclamer un soutien face à une sécheresse dévastatrice, soulignant ainsi la nécessité d’une réponse commune. En fin de compte, la réduction des réglementations environnementales ne résoudra pas le déclin que connaissent de nombreux petits exploitants agricoles européens et ne fera qu’aggraver les effets perturbateurs du changement climatique sur leurs moyens de subsistance.

Les solutions disparates ne fonctionneront pas : des politiques globales s’imposent pour traiter les nombreuses facettes du problème au niveau mondial. Il est urgent d’engager un débat sur la réforme du système alimentaire mondial dans le cadre d’une transition climatique juste.

NOS APPELS À L’ACTION

  • Les États doivent respecter les droits de manifestation des groupes d’agriculteurs et du mouvement climatique, y compris leur droit de mener des actions directes non violentes.
  • Les États européens devraient s’engager à respecter et à mettre en œuvre le marché vert européen, notamment en soutenant une transition équitable.
  • Les groupes d’agriculteurs devraient prendre des mesures pour éviter d’être cooptés par l’extrême droite.

Photo de couverture par Fabrice Coffrini/ AFP via Getty Images